SAINTE VIE – LA TUDERRIERE

Observatoire du Silence

Les Anciens Chinois comme les Anciens Thérapeutes appelaient leurs monastères des « observatoires », c’est-à dire des lieux où on observe le silence ; c’est dans le silence que le Réel nous parle et que chacun peut se découvrir lui-même et ce va et vient de souffles, de pensées, de désirs, d’émotions, de sentiments auxquels il s’identifie.
C’est dans cette observation patiente que peut se manifester le Réel silencieux et libre qui demeure « tout derrière », tout devant, au-delà, au-dedans, entre deux souffles, deux pensées, deux désirs, jugements, émotions ou sentiments …

Cette observation de soi n’est pas séparée de l’observation de la nature, de ses changements, de ses alternances qui conduisent également à la découverte du Silence d’où émergent et où semblent retourner tout mouvement, tout ce qui passe, pense, vit et respire. Ce n’est pas en regardant ailleurs ou à coté de la réalité sensible qu’on découvre l’Invisible. L’au-delà est au dedans.

Ce n’est pas en fuyant les mondes finis et limités dans lesquels nous évoluons que nous découvrons l’Infini. Notre finitude ne peut être ailleurs que dans l’Infini, comme tout ce qui est visible ne peut apparaître que sur un fond qui est partout et toujours, là, invisible.
La sainte Vie, cœur de notre vie, là, tout derrière, au-delà de tout, au-dedans de nous, toute autre et toute nôtre, c’est la profondeur même du sensible, du visible, du compréhensible… « Le mystère, c’est que le monde soit compréhensible » disait Einstein. Que la profondeur de conscience ou d’intelligence qui est en moi puisse rejoindre la profondeur de conscience et d’intelligence qui est là dans l’univers, et être proche du silence, source de toute conscience, cela n’est pas sans provoquer l’étonnement et l’émerveillement.
Cette pratique de l’attention, de l’observation vigilante, a été développée particulièrement dans le Tchan chinois, le Zen japonais et l’hésychasme.
Dogen pensait « sauver » le monde, le remettre dans son axe et son bon sens, par la pratique de l’assise silencieuse.

De même dans le christianisme les pères du désert, la tradition hésychaste et philocalique par la pratique de la népsis, vigilance, pleine attention. Les propositions contemporaines de « pleine conscience » vulgarisent de façon parfois jugée superficielle ces anciennes traditions. Mais pourquoi faudrait-il opposer l’éveil au Réel infini au bien-être humain ? Le bien-être humain n’est–il pas une sensibilité, une participation, une ouverture heureuse au bien-être infini, qu’on l’appelle Nirvana, Béatitude, pur Amour ou claire Lumière ?
A Sainte Vie – la Tuderrière, on l’appelle « clair Silence », celui du mycellium et du phoscellium, inter-unité de tous les êtres.