SAINTE VIE – LA TUDERRIERE
Les arts de l’interprétation
Herméneutique instaurative et scalaire; approches scientifiques, philosophiques et
philocaliques des Écritures et de l’existence : Il y a une interprétation scientifique du monde. Elle est nécessaire et corollaire de toute observation sérieuse. Sa tentation est de réduire toute réalité au statut d’objet. C’est une interprétation du monde plus réductrice qu’instauratrice. Il existe pourtant une interprétation scientifique du monde, celle qui à travers l’exactitude et la précision de ses découvertes peut stimuler l’attention et l’émerveillement.
Le scientifique émerveillé par l’objectivité de ses découvertes n’est pas loin d’entrer en philocalie avec la rigueur et la mesure qu’implique son état.
Il y a une interprétation philosophique du monde nécessaire et corollaire de toute observation sérieuse et scientifique, qui pose une infinité de questions.
Sa tentation est de réduire le monde non seulement à « un tas » d’objets mais à « un tas » de questions.
Le philosophe peut se complaire dans son questionnement; son interprétation deviendra alors plus réductrice qu’instauratrice.
Ces questions peuvent aussi révèler le Réel, montrer l’objet vivant, changeant sans cesse, habité d’information et de conscience qui suscitent l’admiration et l’émerveillement, plus ou tout au moins autant que le doute et le désespoir.
Il y a une interprétation poétique ou philocalique du monde ; celle-ci est à priori instaurative, c’est-à-dire créatrice au sens premier du mot, du verbe poien : créer. Il s’agit de créer de l’harmonie et de la beauté à partir des objets et des questions explorés par la science et la philosophie.